Pourquoi l’huile d’olive deviendra encore plus chère en 2024

L’année 2023 a été une nouvelle fois difficile pour les producteurs d’huile d’olive extra vierge en Europe du Sud et en Afrique du Nord — des régions qui comptent parmi les plus importantes au monde pour cette production. Après plusieurs années de sécheresse, les précipitations ont été quasiment inexistantes en 2023. De plus, l’été a été anormalement long et extrêmement chaud.

Et 2024 n’a pas commencé sous de meilleurs auspices. En janvier, les températures en Andalousie, une région clé pour la culture de l’olivier, ont atteint près de 30 °C — un niveau digne de l’été. Heureusement, février a apporté des températures plus fraîches et un peu de pluie, mais cela reste très insuffisant pour compenser les excès climatiques.

Moins d’olives, donc moins d’huile

Ces conditions extrêmes ont fortement impacté les récoltes. Sans assez d’eau, les oliviers produisent naturellement moins d’olives, et celles-ci sont aussi plus petites. Or, des olives plus petites produisent moins d’huile.

La production mondiale d’huile d’olive extra vierge est donc en forte baisse, alors que la demande continue d’augmenter.

Des prix qui s’envolent — et ce n’est pas fini

À cela s’ajoute l’inflation, qui a fait grimper les coûts de production : énergie, transport, main-d'œuvre… tout coûte plus cher. Aux Pays-Bas et en Belgique, une bouteille d’huile d’olive extra vierge coûte aujourd’hui jusqu’à 50 % de plus qu’au début de l’année 2023.

On pourrait dire que “tout devient plus cher” — et c’est vrai. Mais l’huile d’olive se distingue. L’augmentation moyenne du prix des produits alimentaires est d’environ 20 % sur la même période. C’est notable, mais bien en-dessous de la hausse spectaculaire de l’huile d’olive. Et non, les supermarchés ne réalisent pas de gros profits sur ce produit.

Redevenue un produit de luxe ?

Selon la Commission européenne, les prix de gros de l’huile d’olive extra vierge ont explosé :

  • +60 % en Espagne

  • +50 % en Italie

  • +80 % en Grèce

Après deux mauvaises récoltes consécutives, les stocks sont désormais épuisés. Pourtant, les oléiculteurs ne profitent pas vraiment de cette hausse. Leurs coûts augmentent aussi, et ils ne peuvent pas simplement accélérer la production : un olivier a besoin de temps… et surtout de pluie régulière.

La récolte de l’an dernier était inférieure d’un tiers à la normale, et les prix ont déjà doublé dans certaines zones. Il faut l’admettre : l’huile d’olive redevient un produit presque de luxe — à consommer avec attention.

Une demande mondiale toujours plus forte

Pendant que la production baisse, la demande augmente. L’huile d’olive est largement recommandée par les médias, les chefs et les professionnels de santé — et avec raison. Mais cette pression sur la demande, face à une offre décroissante, entraîne mécaniquement une flambée des prix.

Faut-il alors passer à l’huile de tournesol ?

C’est une question légitime. Pour certains usages du quotidien, l’huile de tournesol peut être une alternative raisonnable. Mais pour ce qui est du goût, de l’arôme et des bienfaits pour la santé, rien ne remplace une véritable huile d’olive extra vierge de qualité. C’est un produit à part, et chaque goutte en vaut la peine.