La Tunisie se réjouit de l’année de récolte 2024/25, le ministère tunisien de l’Agriculture estimant que le pays produira environ 340 000 tonnes d’huile d’olive extra vierge, soit la meilleure récolte depuis l’année 2019/20 (440 000 tonnes).
Par conséquent, l’Office National de l’Huile (ONH) prévoit des exportations atteignant 300 000 tonnes, soit une augmentation de près de 50 % par rapport à l’année précédente — un chiffre qui n’avait plus été atteint depuis 2019/20.
Cela pourrait théoriquement exercer une pression à la baisse sur les prix, rendant l’huile d’olive tunisienne plus abordable pour les consommateurs. Mais tout n’est pas rose dans le monde de l’huile d’olive extra vierge.
Le problème : l’huile d’olive en vrac
Les grands distributeurs d’huile d’olive dans l’Union européenne ont importé 176 051 tonnes d’huile d’olive tunisienne en vrac durant la campagne 2022/23 — à des prix évidemment cassés. Cela reflète la vulnérabilité de l’économie tunisienne face aux marchés européens. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer cette dépendance.
Une des solutions serait l’embouteillage local de l’huile d’olive. Une bouteille vendue prête à consommer rapporte beaucoup plus que de l’huile vendue en vrac à l’Espagne ou à l’Italie, qui la réexportent sous des étiquettes parfois trompeuses comme « Bottled in the EU » ou « Imported from Italy ».
Mais ce changement de modèle prendra du temps. En attendant, l’excès d’huile d’olive met les prix sous pression. Toutefois, les exportations d’huile embouteillée ont bondi à 28 600 tonnes cette année, contre seulement 9 900 tonnes en 2022/23 — un signe encourageant.
Cependant, la baisse des prix à la source signifie que la valeur totale des exportations pourrait ne pas atteindre le record de 5,16 milliards de dinars (1,56 milliard d’euros) établi en 2023/24.
Perspectives
Malgré les défis du marché, les perspectives sont bonnes pour les oléiculteurs tunisiens. Les pluies récentes ont également amélioré les réserves d’eau dans le pays, un bon signe pour la campagne 2025/26.
Et pour les consommateurs néerlandais et belges ? L’huile tunisienne en vrac restera bon marché à l’étranger. En revanche, l’huile extra vierge embouteillée offre un revenu plus stable aux producteurs tunisiens, avec des prix plus résistants à la baisse, notamment en raison de la hausse des coûts de main-d’œuvre et de transport en Tunisie