Les Français n’ont besoin d’aucune excuse pour philosopher sur la nourriture et la boisson. Partout dans le pays, on parle cuisine avec passion. Chaque plat est sujet à débat — surtout autour d’un verre de vin ou de pastis.
Aucune salade n’a suscité autant de controverses culinaires que la Salade Niçoise. Originaire de la Côte d’Azur et nommée d’après la ville de Nice, elle n’avait à l’origine aucune recette figée. On utilisait simplement ce que l’on trouvait sur le moment. À la fin du XVIIIe siècle, elle se composait de tomates, d’anchois, d’huile d’olive et de poivre noir — un plat simple pour gens modestes.
Au fil du temps, la salade s’est enrichie. En 1903, dans La Cuisine à Nice, Henri Heyraud y intègre tomates, anchois, artichauts, poivrons rouges, olives noires locales, et une vinaigrette à base d’huile d’olive, vinaigre, moutarde et herbes. Plus tard, le thon en boîte (remplaçant parfois les anchois), les pommes de terre cuites ou la laitue firent leur apparition.
Aujourd’hui, la version la plus répandue inclut tomates, olives, jeunes fèves et cœurs d’artichaut crus, œufs durs, radis, poivrons verts et anchois. On assaisonne généreusement avec de l’huile d’olive vierge extra et du poivre noir. Et oui, parfois des pommes de terre aussi.
L’évolution de la Salade Niçoise reflète peut-être celle de la prospérité sur la Côte d’Azur. Mais certains puristes restent fidèles à la simplicité originelle : tomates, anchois, huile d’olive et poivre. Pourquoi vouloir améliorer la perfection ?
Au fond, la meilleure Salade Niçoise est celle que vous aimez. La cuisine devrait toujours rester aussi simple.