La strapatsada (στραπατσάδα) est un plat bien connu dans de nombreuses régions de Grèce, mais il est particulièrement populaire dans les îles Ioniennes, principalement en raison du fait que les ingrédients sont disponibles pendant une grande partie de l’année et sont aussi bon marché.

Les îles Ioniennes ont été sous influence vénitienne pendant des siècles, et la plupart d’entre elles ont porté des noms italiens durant cette période. Zante, par exemple, s’appelait autrefois Zanthe, et dans certains villages reculés, un dialecte italien est encore parlé.

Le mot strapatsada vient d’un verbe italien d’origine, strapazzare, dont le sens est quelque peu flou dans les dictionnaires modernes. Mes recherches montrent qu’il devrait être traduit par « malmener » ou « maltraiter ». On peut maltraiter ses enfants (strapazzare i figli), écrire une très mauvaise critique d’un livre (strapazzare il libro), ou faire des œufs brouillés (uova strapazzate).

Alors que les îles Ioniennes sont situées à l’ouest de la Grèce continentale, les Cyclades se trouvent à l’est. Là-bas, on appelle ce même plat kagianás (καγιανάς). Cela montre encore une fois l’influence ottomane ou turque, car kaygana signifie « omelette » ou « œufs brouillés » en turc.

Les ingrédients de la strapatsada se composent uniquement de tomates fraîches, d’œufs et d’huile d’olive extra vierge. La strapatsada est souvent préparée sur le moment et servie pour le déjeuner ou comme collation légère.

Préparer une strapatsada est simple et rapide : les tomates hachées ou réduites en purée sont cuites dans une poêle avec de l’huile d’olive extra vierge et du poivre jusqu’à obtention d’une sauce épaisse. On y ajoute ensuite les œufs battus, que l’on laisse cuire doucement. On peut ajouter de la feta selon le goût juste avant de couper le feu (le sel n’est pas nécessaire si l’on utilise de la feta salée). L’origan, le thym ou d’autres herbes peuvent être utilisés pour parfumer, mais en Grèce, on cueille rapidement ce qui est disponible sur le moment.